Pour ceux qui me connaissent, et pour ceux qui ne me connaissent pas encore, j’ai une passion pour le vintage. J’aurais pu me contenter de chiner dans les vide-greniers et les brocantes à la recherche de pépites électroniques d’un autre temps, mais j’aime aussi donner une seconde vie à du matériel en y intégrant les technologies modernes, plus fiables et performantes.
Étant un grand amateur de musique, j’accorde une importance particulière à la qualité du son. Mais faute d’un budget me permettant d’investir dans du Bose haut de gamme, j’ai pris l’habitude de concevoir mes propres systèmes hi-fi. Résultat : des installations souvent plus performantes et moins chères que les enceintes Logitech en promo chez Auchan.
Quand il s’agit d’amplificateurs, j’ai mis les mains dedans depuis tout petit – pour le plus grand désespoir de mes parents, qui ont vu défiler quelques amplis partis en fumée. Heureusement, avec les années (et après avoir perdu toutes mes dents de lait), j’ai gagné en expérience.
En 2002, j’ai entrepris la conception d’un ampli en combinant trois modèles récupérés à côté de containers de recyclage. Oui, ces fameux containers avec une poignée et un autocollant intercommunal. Après des heures de bidouille, puissance 10, j’ai enfin obtenu un amplificateur fonctionnel avec réglage des basses et des aigus, ainsi qu’une prise casque. Petite fierté : lorsque l’on branche un casque, les enceintes se coupent automatiquement. Un détail qui semble évident, mais dont la mise en place est un vrai casse-tête. Avec beaucoup de patience (et un peu de frustration), j’ai fini par y arriver.
En 2007, l’achat d’une platine vinyle a marqué une nouvelle étape. Je me suis dit qu’il serait intéressant d’ajouter une entrée phono à mon ampli, pour profiter pleinement du son chaleureux des vinyles. Cette modification implique également l’ajout d’une connexion de masse (« Ground ») entre la platine et l’amplificateur.
Étant d’une rapidité d’exécution légendaire (ironie inside), j’ai mis… seulement quatre ans avant de me lancer dans les travaux. Objectif : démonter complètement l’ampli, revoir son agencement interne et optimiser l’espace pour intégrer la nouvelle fonction. Quitte à faire du neuf avec du vieux, autant en profiter pour miniaturiser l’ensemble.
Après des heures de câblage, de soudure et de tests, l’ampli était prêt à reprendre du service. Avant de peaufiner les finitions avec un habillage en inox brossé, j’ai procédé aux premiers essais. Verdict ? La greffe du phono a parfaitement pris, et le son qui en sort est plus qu’à la hauteur de mes attentes. À l’instant où j’écris ces lignes, j’écoute Undisclosed Desires de Muse, et je peux vous dire que l’expérience est un pur régal pour les oreilles.
La satisfaction d’avoir créé un amplificateur sur-mesure, adapté à mes besoins, n’a pas de prix. Comme quoi, avec un peu de récup’, beaucoup de patience et une bonne dose de passion, on peut transformer du vieux matériel en un système audio digne de ce nom !